Crémation et incinération sont souvent deux termes qui prêtent à confusion. Or, ils ont des significations bien différentes qu’il convient de différencier. Si incinérer signifie « réduire en cendres », ce mot vise le traitement des déchets au moyen d’un incinérateur. Contrairement à la crémation, qui elle, est une technique funéraire dédiée à brûler et réduire en cendres le corps d’un être humain décédé.
La crémation : une tradition ancestrale
La crémation est une pratique funéraire qui fut utilisée par de nombreuses civilisations, notamment celles de l’Antiquité grecque et romaine. Chez les Grecs, elle aurait été instaurée vers le XIIe siècle av. J.-C., pour disparaitre dans la Rome antique au IIe siècle avec la généralisation de la pratique de l’inhumation chez les empereurs romains.
En France, bien qu’elle fût longtemps pratiquée, un capitulaire (document législatif) de Charlemagne interdira la pratique de la crémation vers le IVe siècle. Néanmoins, au XVIe et XVIIe siècle, les médecins Ambroise Paré et Thomas Bartholin l’admettront lors des épidémies comme une mesure d’hygiène indispensable. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour que la crémation devienne à nouveau un usage légalisé (loi du 15 novembre 1887) autorisant le libre choix du mode de sépulture.
Longtemps considérée comme marginale, la crémation tend à devenir de plus en plus courante. Elle reflète une volonté du défunt et exprime aujourd’hui le refus de la dégradation du corps.
La crémation : le droit de choisir
La crémation est un choix. Chaque administré d’une commune peut prendre cette décision de son vivant. Si le défunt a souscrit un contrat obsèques, l’entreprise de pompes funèbres en aura été préalablement informée. Si aucun contrat n’a été signé, la famille, ou toute autre personne ayant qualité pour pourvoir aux funérailles, doit certifier qu’il s’agit bien du choix du défunt. Cette décision, très personnelle, peut être exprimée oralement aux proches ou notifiée dans un testament (ou par un écrit conservé, par exemple, dans le livret de famille). En cas de désaccord persistant entre les proches du défunt, le tribunal d’instance du lieu de décès peut être saisi.
Une fois le décès déclaré, la crémation doit être autorisée par le maire du lieu de décès. En métropole, elle a lieu 24 heures au moins et 6 jours ouvrables au plus après le décès. Elle se déroule dans le crématorium le plus proche du lieu du décès où le cercueil et le corps sont réduits en cendres dans un four, préalablement chauffé à 800 °C.
Après la crémation, les cendres sont recueillies dans une urne cinéraire déposée ensuite dans une sépulture ou un columbarium, au sein du site cinéraire du cimetière. Selon les souhaits du défunt ou de la famille, les cendres peuvent aussi être dispersées dans un jardin du souvenir, un espace de recueillement aménagé par la commune, dédié à la dispersion des cendres.
Le choix d’une crémation est une décision importante. Cette transformation du corps en cendres repose sur un souhait du défunt, motivé par de multiples raisons. Quelles qu’elles soient, conception religieuse, philosophique ou volonté écologique et hygiénique, la crémation n’est pas un acte anodin et doit respecter la dernière volonté du défunt.
L’équipe Granimond
1 Avis
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Bonjour, je souhaiterais que les communes aient L’OBLIGATION de permettre l’achat de colombariums à DUREE PERPETUELLE, comme pour les tombes » classiques » En effet ce n’est pas parce que l’on choisit la crémation que ce privilège réservé aux corps doit être refusé aux cendre d’un défunt. Ces cendres, rappelons-le ONT LE MEME STATUT QU’UN CORP. il s’agit donc d’une INJUSTICE TOTALE de ne pas prévoir de concessions cinéraires à PERPETUITE POUR LES CENDRES D’UN DEFUNT.